Fady Ambroise

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lundi 23 avril 2018

L'orage à l'horizon

Tu vois que je ne t'ai pas oubliée ! Je me rappelle de tout. Je berce en silence chaque bout de souvenir de toi que je peux récolter...

🌪
L'orage à l'horizon
Roman à paraître


Un ciel sombre, nuageux, des tonnerres, des vents violents. C'est l'image que donnait la météo sur la journée aux informations de 6h. Mon être rempli de peur, mon état instable. A chaque fois que j'y pensais, j'étais mal à l'aise. Ce n'est peut-être que quelques goutes, tu me disais. Sans savoir la vraie raison pour laquelle je m'inquiétais tant.

Ce n'est pas la pluie qui dérangeait, mais plutôt ses effets sur moi. Une tête dont la moitié de cheveux se blanchissait à la vitesse V et une calvitie qui ne perdait rien pour attendre. C'était trop pour quelqu'un de mon âge. C'était trop pour quelqu'un qui fêtait ses 28 ans.

Les différentes fois où l'on s'est vu, je portais une casquette et tu me surnommais opposant sans savoir que je cachais ma tête, pas contre le soleil, mais plutôt contre ton regard dévisageant.

J'ignorais comment réagirais-tu une fois au courant. Je m'apprêtais à te le dire, mais  la manière dont je t'ai vue te moquer de ces passants au parc juste parce que l'un avait une boule a zéro et l'autre une calvitie m'a poussé à me réserver et à trouver comment le dissimuler.

Une teinte noire a suffit pour dissimuler mes cheveux blancs. Mais quand je suivais les infos de 6h, je venais à peine d'en rajouter et la crainte que la pluie m'abime m'envahit, me demandant comment allais-je m'en sortir.

La sortie était prévue à 9h et c'est à 8h que tu devais passer me prendre. Tu m'as trouvé pas dans mon assiette et je t'ai donné comme raison qu'il y avait la pluie à l'horizon et tu m'as dit : ce n'est peut être que quelques goutes, il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Sans savoir la vraie raison pour laquelle je m'inquiétais tant.

On sortit quand même, plus on avançait, plus la peur augmentée. Non seulement celle de t'être mouillé mais également de te perdre. La route était longue, non asphaltée. Je n'arrêtais pas de te jeter des regards par-ci, par là, parce que je me voyais déjà te perdre tout en t'ayant à mes cotés.

J'entendis le premier coup de tonnerre, puis le deuxième. On avait déjà fait la moitié du chemin et comme "ce que je crains, c'est ce qui m'arrive", il s'est mis à pleuvoir. Hormis la pluie, il y avait le vent. Le vent souffla mon chapeau et la pluie me mouilla.

Oui, j'ai survécu, comme je n'étais pas en argile encore moins en sel. Mais on apercevait les coulées des liquides noires sur mon visage et laissant ma chevelure à son état initial. Noire-blanche et un début de calvitie.

Malgré la pluie qui te mouillait, je pouvais voir comment ton visage changeait des couleurs et entendre combien le son de ta voix avait changé quand tu me parlais. Tu m'as juste dit qu'on devait rentrer puisqu'on était mouillé et qu'il y avait plus moyen qu'on continue de marcher. Difficile de soustraire aux regards ton ressentiment, tu refusas que je t'accompagne à l'arrêt.

Un, deux, deux semaines se sont écoulées sans qu'on parle. Deux semaines pendant lesquelles tu avais jeté ton téléphone pour ne pas avoir à recevoir mes appels. Sur le net tu ne faisais pas plus de 30 minutes en ligne. Quand tu t'ai décidé enfin qu'on parle, c'était pour prononcer la sentence. Je t'ai mentis d'après ton jugement, je ne t'ai pas tout dit sur moi. Oui tu as raison, je ne t'ai pas tout dit, mais je ne t'ai pas mentis. J'ai juste loupée quelques informations importantes à tes yeux mais dont je n'ai jamais reçu comme question à répondre. Je suis né ainsi et n'y pouvais rien, je n'ai pas choisi mon état, mais c'est mon état qui m'a choisi.

Merci à dame pluie d'avoir permis que tu me voies au grand jour tel que je suis. Et si tu dois m'accepter ça sera donc ainsi. Mais tu as déjà prononcé ta sentence, je dois recommencer à zero. Tu as eu la force de me l'annoncer, j'espère avoir aussi la force de la supporter et de l'accepter.

L'orage est passé, j'ai eu plus de peines que de peur. Je me cicatrise.

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